http://www.marianne-en-ligne.fr/dossier/precedent/e-docs/00/00/03/07/document_article_dossier.md?cle_dossier=778&type=text.html
Jusqu'au milieu du XVII° siècle, les bourreaux avaient obligation
de résider hors les murs de la cité, n'avaient pas le
droit de fréquenter les cabarets et les spectacles, ni d'inviter
à leurs réjouissances (fiançailles, mariages, etc)
ceux qui n'appartenaient pas à leur parentèle. Leurs enfants
n'étaient pas admis dans les écoles, obligeant les parents
à engager, dépense considérable, des précepteurs
privés. Sur les marchés, les provisions qui leur étaient
destinées étaient placées à l'écart
et nul, même tenaillé par la faim, n'aurait songé
à acheter le pain du bourreau, symboliquement disposé
à l'envers sur l'étal. Cet ostracisme était cependant
adouci par quelques privilèges attachés à leur
fonction, notamment le droit de havage qui permettait aux bourreaux
et à leurs aides de prélever, dans des conditions variant
selon les époques et les villes, oeufs, fruits, poissons, légumes,
bois, charbon et autres marchandises soigneusement énumérées
dans leurs "lettres de commission". Ils arrondissaient leurs
maigres gages en vendant les habits du supplicié à l'encan
ou en tiraient différents baumes et médecines réputés
faciliter la guérison des malades.
http://perso.club-internet.fr/djouenne/arbgenJT.html
… comme chacun sait, c'était la tradition de placer un
pain à l'envers chez les boulangers de chaque ville où
un bourreau officiait et, de par sa charge particulière, avait
le droit de prélever sa "dîme" chez chaque commerçant,
pour que personne ne vînt à toucher le "pain du bourreau",
personnage qui inspirait à la fois peur, dégoût,
et ouvrait la porte à toutes les superstitions (on lui achetait
de la corde de pendu, de la graisse de cadavre, etc... pour d'obscurs
travaux d'occultisme ou des guérisons-miracle). Je me bats continuellement
pour remettre le pain à l'endroit, et j'ai beau dire à
mon mari "ne joue pas les bourreaux", il n'y a rien à
faire, ça doit être de l'atavisme... Enfin, heureusement
que cette douce manie n'a rien de cruel en soi et ne peut me faire aucun
mal !
(* renseignements tirés de l'excellent ouvrage de Jacques DELARUE,
"Le métier de bourreau", éditions Fayard-1979-)
http://www.historia.presse.fr/data/mag/642/64203201.html
Chez le boulanger, leur pain, posé à l'envers, est gardé
à l'écart. Un proverbe court encore de nos jours dans
le Midi de la France : " Mettre le pain à l'envers, c'est
juste bon pour le pain du bourreau. "
http://www.linuxgraphic.org/diffuser/articles/creation_web/pain.html
Nous lui prêtons même certaines croyances : ne jamais retourner
le pain sur table, cela est signe de mauvais présages. En fait,
cette croyance provient du moyen-âge : aucun boulanger ne voulait
servir le bourreau de Paris, personnage méprisé par la
population, si bien que le roi fut contraint de prendre un arrêté
pour obliger le boulanger à le servir. En signe de protestation
et de désaccord, le boulanger retourna sur l'étal le pain
qui était destiné au bourreau afin de le différencier
des autres, c'est devenu ensuite la croyance que l'on connaît
aujourd'hui.
http://www.st2000.lu/henker/henker_chroniques.htm
Le Pain du bourreau
Peu de gens restent sans réagir quand un pain de nos jours est
posé à l'envers. Qu'une raison identique nous soit donnée
dans des familles ayant vécu à Paris, en Bourgogne et
dans les Pyrénées laisse supposer une coutume répandue.
On imagine facilement les gens d'alors arriver dans la boulangerie,
soupeser cette miche ou cette autre, et choisir celle-là mieux
cuite...
Personne ne se trompe : la miche posée sur l'envers n'est pas
touchée. C'est le pain du bourreau.
L'ostracisme que subit cet homme et sa famille, dû à sa
condition de bourreau, est présent dans ce détail : la
miche retournée sur l'envers, chacun sait, personne ne l'effleurera.
Ce pain est le "salaire de la mort" même s'il nourrit
une famille. Dans notre culture judéo-chrétienne, la symbolique
du pain de vie est forte et bien souvent seul l'interdit de poser un
pain à l'envers enseigné aux enfants nous est parvenu
sans la raison exacte, oubliée, sinon celle de respect.
On comprend que dans notre société d'alors, où
le pain avait ce sens de vie, nutritif et symbolique, cet élément
de base alimentaire ait été choisi socialement pour marquer
la mise à l'écart dûe à la fonction de bourreau.
Isabelle Michaut
http://www.lexpress.fr/info/societe/dossier/superstitions/dossier.asp?ida=286180
9 - Le pain
Une des superstitions les plus répandues aujourd'hui. Elle se
repère au grand cri de malade mental poussé par le croyant
à la vue d'un pain posé sur le dos (côté
rainures). Pourquoi? Réponse usuelle: "Parce que c'est comme
ça." Les mêmes personnes ont souvent signé
la miche avec le pouce ou le couteau, afin de ne pas heurter Dieu. Cette
histoire de sens du pain a un sens. Les boulangers mettaient à
l'envers la part qui était destinée au bourreau. De là
à estampiller "maudit" tout pain en pareille posture,
il n'y eut qu'un pas.