René Clair - Sous les toits de Paris (1930)
Le début de ce premier film parlant de René Clair utilise une variété de techniques du plan général au gros plan pour raconter une histoire pendant que les personnages chantent. C'est en effet une "comédie musicale".
Notez d'abord le mouvement de la caméra, pan & travelling, pour passer du plan d'ensemble à un plan moyen sur ele personnage de la fille. C'est à ce moment qu'elle commence à marcher, et la caméra la suit de dospour entrer dans le groupe des chanteurs. Là, un nouveau plan (champs contre champs) la montre de face, avec d'autres personnes du groupe. À la fin de la chanson, un nouveau plan demi-raproché nous montre le chef du groupe alors que celui-ci se met à parler.
Marcel Carné - Drôle de Drame (1937) « Bizarre, bizarre ! »
Michel Simon et Louis Jouvet : Comédie noire où un écrivain de romans policiers est accusé d'avoir tué sa femme. Tout commence quand son cousin, un évêque, trouve bizarre que sa femme soit absente. Bizarre, bizarre!
Notez surtout les champs contra champs (reaction shots), qui suivent le dialogue.
Marcel Carné - Hôtel du Nord (1938) « Atmosphère, atmosphère ! »
Un couple étrange et compliqué,
Monsieur Edmond (Louis Jouvet) et Raymonde (Arletty), vivent dans l'Hôtel du Nord près du Canal Saint Martin à Paris.
Le réalisme poétique: Personnages issus du peuple, situations réalistes ; vision sombre, destitnée fataliste
La scène est un plan unique, mais le zoom (passant d'un plan d'ensemble à un plan moyen sur les deux personnages) et le tracking qui suit les deux personnage pendant leur dispute représenbte une mise en scène qui utilise la composition de l'image pour raqconter l'histoire.
Arletty : Arl. (Mme Raymonde)
Louis Jouvet : L. J. (M. Edmond)
Arl. : Pourquoi qu’on part pas pour Toulon ? Tu t’incrustes ! Tu t’incrustes ! Ça finira par faire du vilain !
L. J. : Et après ?
Arl. : Oh, t’as pas toujours été aussi fatalitaire !
L. J. : Fataliste !
Arl. : Si tu veux, le résultat est le même… Pourquoi que tu l’as à la caille ? On n’est pas heureux tous les deux ?
L. J. : Non !
Arl. : T’en es sûr ?
L. J. : Oui !
Arl. : T’aimes pas notre vie ?
L. J. : Tu l’aimes, toi, notre vie ?
Arl. : Faut bien, je m’y suis habituée… Cocard mis à part, t’es plutôt beau mec… Par terre, on se dispute mais au lit, on s’explique… Et sur l’oreiller, on se comprend… Alors ?..
L.J. : Alors rien… J’en ai assez, tu saisis ? Je m’asphyxie ! Tu saisis ? Je m’asphyxie !..
Arl. : À Toulon, y a de l’air puisqu’il y a la mer ! Tu respireras mieux…
L. J. : Partout où on ira, ça sentira le pourri !
Arl. : Allons à l’étranger ! Aux colonies !
L. J. : Avec toi ?
Arl. : C’t’ idée !..
L. J. : Alors, ça sera partout pareil… J’ai besoin de changer d’atmosphère, et mon atmosphère, c’est toi !
Arl. : C’est la première fois qu’on me traite d’atmosphère ! Si je suis une atmosphère, t’es un drôle de bled ! Oh la la ! Des types qui sont du milieu sans en être et qui crânent à cause de ce qu’ils ont été, on devrait les vider… Atmosphère !? Atmosphère !? Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère !? Puisque c’est ça, vas-y tout seul à la Varenne ! Bonne pêche et bonne atmosphère !..
Marcel Carné - Le Quai des Brumes (1938) « T'as d'beaux yeux, tu sais! »
Une des scènes les plus connues du cinéma français vient de ce film de réalisme poétique.
Jean Gabin (Jean) et Michèle Morgan (Nelly) sont un couple d'amoureux qui ne pourront jamais trouver le bonheur. Jean est un soldat qui a déserté et Nelly est une jeune fille de 17 ans contrôlée par son parrain qui est amoureux d'elle. La mort inévitable, causée par la réalité de leurs vies, interrompra leur amour idéal. Scénario de Jacques Prévert avec Jean Gabi, Michèle Morgan et Michel Simon.
Le champs contre champs en gros plan sur les deux visages amplifie l'émotion des deux jeunes qui s'aiment. Notez le passage du "vous" au "tu".
- T'as de beaux yeux, tu sais.
- Embrassez-moi!
- Nelly...
- Embrasse-moi encore!
Jean Renoir - La Grande illusion (1938)
Un des plus grands films du cinéma français. Pendant la Grande Guerre (14-18), des prisonniers de guerre tentent de s'évader d'un camp de prisonniers allemand. Nous voyons à quel point les idées et les valeurs d'une société (l'aristocratie, le nationalisme, la haine de l'ennemie, l'antisémitisme) sont fondées sur des illusions.
Jean Renoir - La Règle du jeu (1939)
Un autre grand film de Jean Renoir. Dans cette farce, les règles et les valeurs de la haute société française juste avant la 2ième guerre mondiale sont mises en question.
Bob Ponterio, Modern Languages Department, SUNY Cortland