Avant de lire, rappelez-vous . . .1. Qu'est-ce que les cathédrales gothiques du Moyen Age communiquaient aux gens de l'époque?
2. Quelle est la relation entre la presse de Gutenberg et le développement du protestantisme (la réforme).
Florence
Notre Dame de Paris
(Luc Plamandon & Richard Cocciante)
Parlez-moi de Florence
Et de la Renaissance Parlez-moi de Bramante et de l'Enfer de Dante A Florence on raconte
Des bateaux sont partis déjà sur l'océan
Luther va réécrire le Nouveau Testament
Un dénommé
Gutenberg
Sur les presses de Nuremberg
Des poèmes sur du papier
Des nouvelles idées
Les petites choses toujours viennent
à bout des grandes
Les livres des écoles tueront les cathédrales
Ceci tuera cela Des bateaux sont partis déjà sur l'océan
Ceci tuera cela
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Frollo
- prêtre Gringoire
Frollo
Gringoire
Frollo
Gringoire
F & G
Gringoire
Frollo
F & G |
Victor Hugo Ceci tuera cela Nos lectrices nous pardonneront de nous arrêter un moment pour chercher quelle pouvait être la pensée qui se dérobait sous ces paroles énigmatiques de l'archidiacre : Ceci tuera cela. Le livre tuera l'édifice. A notre sens, cette pensée avait deux faces C'était d'abord une pensée de Prêtre. C'était l'effroi du sacerdoce devant un agent nouveau, l'imprimerie. C'était l'épouvante et l'éblouissement de l'homme du sanctuaire devant la presse lumineuse de Gutenberg. C'était la chaire et le manuscrit, la parole parlée et la parole écrite, s'alarmant de la parole imprimée quelque chose de pareil à la stupeur d'un passereau qui verrait 1'ange Légion ouvrir ses six millions d'ailes. C'était le cri du prophète qui entend déjà bruire et fourmiller l'humanité émancipée, qui voit dans l'avenir l'intelligence saper la foi, l'opinion détrôner la croyance, le monde secouer Rome. Pronostic du philosophe qui voit la pensée humaine, volatilisée par la presse, s'évaporer du récipient théocratique. Terreur du soldat qui examine le bélier d'airain et qui dit : La tour croulera. Cela signifiait qu'une puissance allait succéder à une autre puissance. Cela voulait dire : La presse tuera l'église. Mais sous cette pensée, la première et la plus simple sans doute, il y en avait à notre avis une autre, plus neuve, un corollaire de la première moins facile à apercevoir et plus facile à contester, une vue, tout aussi philosophique, non plus du prêtre seulement, mais du savant et de l'artiste. C'était pressentiment que la pensée humaine en changeant de forme allait changer de mode d'expression, que l'idée capitale de chaque génération ne s'écrirait plus avec la même matière et de la même façon, que le livre de pierre, si solide et si durable, allait faire place au livre de papier, plus solide et plus durable encore. Sous ce rapport, la vague formulé de l'archidiacre avait un second sens ; elle signifiait qu'un art allait détrôner un autre art. Elle voulait dire : L'imprimerie tuera l'architecture. En effet, depuis l'origine des choses jusqu'au quinzième siècle de l'ère chrétienne inclusivement, l'architecture est le grand livre de l'humanité, l'expression principale de l'homme à ses divers états de développement soit comme force, soit comme intelligence. |